L'Écume dans la bouche sèche
Puis le vent sur la face rouge
Et clapotent les mots perdus
Dans le coquillage ritournelle
Que tient l'enfant
Qui écoute la musique
Dans le creux de sa main
Qui s'anime au gré du chant
Et qui dessine le rail
D’un radeau perdu dans l'océan
Et puis s'efface dans le sable
L’histoire
Au gré des marées
Elle s'en va et vient
Et s'immerge dans les étoiles salées
Et s'empresse
Et s'étonne et se perd
Et s'oublie
Et soudain crie
La vague passe la frontière et se ramasse sur la côte du souvenir
Le corps hallucine le sable
Chaud bouillant dans les entrailles
Des pensées s'envolent sur des ailes de mouettes
Qui retournent au pays
D'autres s'enterrent
D'autres abritent le silence
D’autres sont gouttes dans l’océan
N'être plus qu'une algue rouge
Accrochée au pied de l'enfant
Qui construit son château fort beau grand
Qui jaillit sur la plage
Qui s'étire le long
d'une falaise
N'être plus qu'un galet
Qui s'adoucit au fil de l'eau
Qui mousse et bouscule
Qui remue et polisse
Qui est pris dans la main d'un peintre
Qui révèle sa couleur rouge
Ou n'être plus que ce grain de sable
Ramassé dans une pelle souvenir de vacances
Qui finissent bientôt
À la maison
Bientôt le souffle
Bientôt le souffle du vent
Bientôt le vent dans le flou
Bientôt le flou du vent devient fou
Bientôt le vent fou s’entache de rouge
Bientôt le rouge s’étale sur les corps
Bientôt le rouge habille tout un corps
Bientôt le rouge souffle les corps dans le vent fou
Bientôt se perdent les corps dans le rouge océan
Bientôt le clapotis des corps en pointe sur l’écume
Bientôt les corps soufflent des mots dans le flou
Bientôt le souffle des mots sur le sable
Bientôt le sable devient rouge
Bientôt le vent dans les corps
Bientôt les mots dans le sable
Où seul résiste un rêve
Qui s'accroche
Au bois flottant de l'humanité